Méditons l'Évangile d'aujourd'hui
Jour liturgique : Temps ordinaire - 26e Semaine: Dimanche (A)
»Lequel des deux a fait la volonté du père?». Ils lui répondent: «Le premier». Jésus leur dit: «Amen, je vous le déclare: les publicains et les prostituées vous précèdent dans le royaume de Dieu. Car Jean Baptiste est venu à vous, vivant selon la justice, et vous n'avez pas cru à sa parole; tandis que les publicains et les prostituées y ont cru. Mais vous, même après avoir vu cela, vous ne vous êtes pas repentis pour croire à sa parole».
Commentaire: Abbé Josef ARQUER (Berlin, Allemagne)
Lequel des deux a fait la volonté du père?
Aujourd'hui, nous contemplons le Père propriétaire de la vigne, demander à chacun de ses deux fils: «Mon enfant, va travailler aujourd'hui à ma vigne» (Mt 21,29). L'un dit "oui" et n'y va pas. L'autre dit "non" mais il y va. Ni l'un ni l'autre ne respecte sa parole.
C'est certain, que celui qui dit oui et reste à la maison ne prétend pas tromper son père. Ce doit être par paresse, mais non seulement "paresse de faire quelque chose" mais paresse d'y réfléchir également. Sa devise: "Moi je m'en fous de ce que j'ai dit hier".
Celui qui dit "non", se sent concerné par ce qu'il a dit hier. Il se repent de son arrogance envers son père. De sa douleur il prend le courage de rectifier ce qu'il a fait. Il rectifie ses fausses paroles avec un geste vrai. "Errarre, Humanum est"? C'est vrai mais ce qui est encore humain -et plus conforme à notre vérité intérieure- c'est de rectifier. Même si cela nous coûte, car cela signifie s'humilier, écraser la vanité et l'orgueil. Cela nous est déjà peut-être arrivé de corriger une action précipitée, un jugement téméraire, une évaluation injuste… et après avec un soupir de soulagement se dire: Merci Seigneur!
«Amen, je vous le déclare: les publicains et les prostituées vous précèdent dans le royaume de Dieu» (Mt 21,31). Saint Jean Chrysostome souligne la psychologie parfaite du Seigneur devant ses "grands-prêtres": «Il ne leur dit pas directement: ‘pourquoi n'avez vous pas cru en Jean?’, mais, ce qui est encore plus pointu, il les confronte aux publicains et prostituées. Ainsi il leur reproche, avec la force frappante des faits, leur malice dans leur comportement marqué par l'entêtement humain et vantardise».
En se mettant dans la scène, nous regretterons peut-être l'absence d'un troisième fils, d'un ton moyen, dans lequel il nous serait facile de nous reconnaître et nous demanderions pardon avec honte. Celui-là nous nous l'inventons -avec la permission du Seigneur- et nous l'entendons répondre au Père: ‘Il se peut que oui, mais il se peut que non’. Et certains disent avoir entendu à la fin: ‘...c'est le plus probable mais qui sait’.
Commentaire: REDACTION evangeli.net (réalisé à partir de textes de Benoît XVI) (Città del Vaticano, Saint-Sige)
Conversion: l'homme accepte de dépendre du vrai Créateur
Aujourd'hui, en méditant la réaction du deuxième frère, nous remarquons que "conversion" signifie plus qu'une rectification simple; il comporte une portée plus profonde: l'homme renonce à être son propre créateur (il n'est pas l'architecte de sa propre vie), et accepte de dépendre du vrai Créateur; il accepte qu'en cette dépendance consiste la vraie liberté et que la liberté de l'autonomie qui essaie de nous émanciper du Créateur n'est pas une vraie liberté, mais une illusion et mensonge.
"Se convertir" veut dire: accepter les souffrances de la vérité. La conversion exige que la vérité, la foi et l'amour arrivent à être plus importants que notre vie biologique, que le bien-être, le succès, le prestige et la tranquillité de notre existence. Le prestige, la tranquillité et la commodité sont les faux dieux qui empêchent plus la vérité et le progrès dans la vie personnelle et sociale.
—Seigneur, quand j'accepte cette primauté de la vérité je m'abats avec ma croix et participe à la culture de l'amour, qui est la culture de la croix.